La nécessaire réappropriation des enjeux régaliens par l’État
Dans huit mois, la France sera confrontée à l’heure des choix pour le prochain Président de la République. Bien que le quinquennat qui s’achève ait pris des positions fortes pour lutter contre l’islamisme radical et réaffirmer les principes républicains, ces sujets ont trop tardé à être considérés comme prioritaires alors que le pays se trouve confronté à une profonde crise identitaire.
Une situation internationale fragile
La prise de Kaboul par les Talibans met les États-Unis et l’Occident face à leurs responsabilités. Cette décision de retrait unilatérale américaine va sans aucun doute avoir des répercussions plus larges dans la stabilité de la région, dans l’expansion du terrorisme djihadiste et dans les migrations. Ceci soulève des interrogations sur notre politique migratoire et sur notre droit d’asile qui doit être repensé au niveau européen pour être appliqué avec responsabilité et pragmatisme. Le récent attentat à l’aéroport de Kaboul revendiqué par l’Organisation État Islamique semble hélas n’être que le début d’une série plus large d’attaques meurtrières faisant peser un risque évident pour la stabilité internationale. Ceci amène à de fortes questions pour la France qui entre dans une période pré-électorale majeure dans laquelle les questions d’identité et de souveraineté seront des thématiques cruciales.
Une réaffirmation claire et nette des principes républicains et de l’autorité de l’État
La France, comme d’autres pays, est confrontée à une crise d’identité majeure, en pleine crise sanitaire, qui tend à faire passer ces enjeux au second rang. Les débats en vue de l’élection de 2022 doivent considérer ces questions à bras le corps et prendre des positions fortes sur l’immigration en donnant la possibilité de s’interroger sur l’idée de nation et sur ce qu’implique la nationalité française. Cette élection doit s’inscrire dans les enjeux sécuritaires qui sont prioritaires pour les Français et ne pas laisser l’apanage de ces questions au Rassemblement National. La sureté garantit l’exercice des libertés et la rend possible pour toutes et tous. Le politiquement correct est un manque de courage politique.
Seul un langage de vérité pourra permettre de réinstaurer de la confiance en nommant les vrais problèmes pour ne pas ajouter au malheur du monde.
Quelques propositions fortes
Les frontières doivent être réappropriées par les États à défaut de pouvoir urgemment renforcer Frontex et réformer l’espace Schengen qui a montré ses limites. La politique en matière d’immigration doit aussi être repensée, notamment à travers le vote d’un plafond d’immigration légale voté chaque année par le Parlement.
Le « vivre ensemble » doit aussi être redoré par la volonté de faire nation et de défendre nos valeurs en bâtissant un avenir commun. Pour ce faire, un vrai débat sur la laïcité doit s’ouvrir quant à son champ d’application et son étendue. Elle ne peut plus, au regard du fait religieux actuel, être cantonnée à la seule neutralité de l’État. Enfin, sur le volet pénal, la France doit redevenir le pays de l’ordre et revoir tout son arsenal répressif en revenant à une dimension dissuasive de la peine. Notre politique pénale ne peut pas être fonction du nombre de places disponibles dans les prisons.
Ces dernières doivent voir leur nombre augmenter sensiblement et les alternatives à la prison, qui traduisent la philosophie carcérale laxiste de Christiane TAUBIRA, doivent cesser.
La France est en proie à une crise identitaire profonde, mêlée à des problèmes structurels sécuritaires et migratoires dont il est plus que temps de se saisir, dans le respect de toutes les sensibilités religieuses, mais avec détermination. Ces questions régaliennes sont l’affaire de tous, et avant tout des classes populaires qui sont les premières victimes de l’insécurité. L’enjeu est évidemment de taille : ne rien dire, c’est tolérer et se résigner face à la montée des violences. Se saisir de ces problématiques identitaires et sécuritaires, c’est pour certains, être de connivence avec l’extrême droite.
Ce raisonnement binaire conduit inexorablement au statu quo et oublie que c’est précisément l’inaction politique qui amène à la défiance actuelle envers les décideurs publics et donc à la montée du populisme.