Flambée du prix du gaz : comment s'en sortir ?
Le prix du gaz et de l’énergie en général ne cesse de croître. Si la reprise économique post-covid tourne à la surchauffe et entraîne une inflation dans de nombreux biens et services, en ce qui concerne, le prix du Gaz, on peut parler d’une véritable flambée : le prix a été multiplié par cinq en un an en Europe.
Du côté du Kremlin, le « Tsar du Gaz » qu’est Vladimir Poutine se frotte les mains : à la tête d’un pays qui est le deuxième producteur mondial de gaz et fournit 41% du gaz consommé par les Européens, soit le premier fournisseur mondial de l’Union Européenne[1], il y a de quoi se féliciter de cette situation, d’autant plus que certains spécialistes évoquent que les livraisons russes auraient été délibérément réduites.
Moscou a laissé entendre que Gazprom, la société d’État russe, pourrait augmenter ses livraisons aux Européens et donc stabiliser, voire faire baisser les prix du gaz, si les Européens en faisaient officiellement la demande.
Mais il est évident que cette demande aura une « contrepartie », dont notamment la mise en service du gigantesque gazoduc Nordstream 2, d’une longueur de 1.230 km, reliant SAINT-PETERSBOURG à la cote allemande de la Baltique.
Jusqu’à présent, les Américains et notamment l’ancien président Trump s’étaient totalement opposés à la mise en service de ce nouveau gazoduc, jumeau de Nordstream 1, avec un droit de véto tacite par le biais d’une menace de sanctions économiques si Nordstream 2 était mis en service. En effet, à Washington, on redoutait notamment une trop grande dépendance des Européens à l’égard de la Russie.
Pourtant, Angela MERKEL et l’industrie allemande tiennent à la mise en place de ce gazoduc notamment depuis la sortie improvisée du nucléaire décidée par la Chancelière.
Si le Président BIDEN a amendé sa position, c’est certainement encore une fois la montée en puissance de la Chine qui a sûrement dicté son choix. Accroître les liens entre la Russie et l’Union Européenne n’est plus forcément une menace mais au contraire, une possibilité d’arrimer la Russie ou en tout cas, de ne pas très l’éloigner du camp Occidental et d’éviter surtout d’en faire une puissance qui pourrait s’inféoder à PEKIN en cas d’humiliation.
Que devant nous retenir en tant que Français de cet épisode du prix du Gaz ?
°Il ne faut pas oublier que la crise des Gilets Jaunes est d’abord née d’une jacquerie de la France périphérique, France périphérique qui est très dépendante du prix de l’énergie, par son mode de vie, souvent subi et non choisi.
Les Allemands, en choisissant pour des raisons écologiques plus fondées sur l’idéologie que sur la science, d’abandonner le nucléaire -qui est pourtant l’énergide pilotable la plus propre- ont perdu beaucoup en souveraineté énergétique et sont désormais encore plus dépendants du Gaz russe et de l’électricité française.
La question de l’énergie est récurrente depuis 50 ans en France notamment après le premier choc pétrolier. A l’époque la France avait choisi de s’équiper de réacteurs nucléaires en un temps record pour réduire sa dépendance au pétrole du Moyen-Orient. Car finalement il n’y a pas de réelle souveraineté nationale sans production et sans approvisionnement fiable en énergie.
Le « Tsar du Gaz » ne sera pas éternel et la Russie a une indéniable identité européenne. Il faut négocier avec elle tout en veillant à garantir notre souveraineté énergétique en n’abandonnant pas le nucléaire, filière d’excellence et en diversifiant nos approvisionnements en autres sources d’énergies.
[1] Chiffres RFI Le journal Le Monde évoque 35%