Résultats du volet 2 de l’enquête “Ma France 2022”
L’élection présidentielle est un moment structurant pour l’avenir de notre pays. Mener une action qui rende la France plus résiliente, plus unie, plus puissante, cela implique de sonder les Français sur les vulnérabilités sociales, économiques, environnementales, sécuritaires, politiques qu’ils perçoivent pour développer une action publique ambitieuse qui répare ces failles.
Le second volet de l’enquête “Ma France 2022” menée par AimPact, société à mission dont l’objectif moteur est de réconcilier les Français avec l’action publique par une plateforme innovante d’échanges et d’évaluation des attentes et des politiques menées, répond justement à cette nécessité.
Le portrait général des participants à cette enquête nous a permis d’écouter une France aux âges, formations, départements, métiers très hétérogènes et donc représentatifs de la diversité sociologique de la France, nonobstant une homogénéité d’affiliation politique personnelle à droite.
Plusieurs enseignements riches sont à relever. Les principales vulnérabilités démocratiques qui nous sont communiquées sont la crise du système représentatif et l’abstention. Si les répondants se partagent équitablement entre confiance et inquiétude pour la démocratie, l’évolution en 5 ans de ce positionnement a lui aussi assez équitablement évolué, témoin d’une instabilité des perceptions individuelles. En outre, les institutions pour lesquelles les citoyens sondés sont le plus confiants sont le maire et l’Assemblée nationale, quand la défiance est la plus forte pour le conseil régional. A environ 90%, les sondés estiment avoir confiance en la démocratie. Toutefois, le taux de personnes estimant que la démocratie fonctionne bien en France, avec une représentation de ses idées dans l’offre politique, chute à 75%. S’agissant du vote, la moitié environ des répondants estiment que l’acte de vote est important pour porter ses opinions, quand un tiers estime que, si le vote est un devoir, cela ne permet pas réellement de se faire entendre. Nous constatons donc une dégradation progressive de nos indicateurs de perception de la démocratie.
S’agissant des vulnérabilités sociales, celles estimées prioritaires sont très diverses, de la difficulté d’accès au soin à l’insécurité, en passant par la précarité et l’imprévisibilité économiques. Les répondants estiment par ailleurs majoritairement avoir été bien protégés par l’Etat à l’occasion de la crise sanitaire, sans donc aggravation des vulnérabilités sociales.
Les sondeurs ne sont que légèrement plus nombreux à penser que la mondialisation est une opportunité à saisir. Ils sont toutefois quasi-unanimes à considérer que davantage de protection doit être donnée aux salariés, mais en accordant aussi des libertés pour les entrepreneurs. Identiquement, ils estiment aussi fortement que la France est un Etat prospère ou encore que la méritocratie existe mais que l’ascenseur social est en panne. Enfin, la proportion de personnes qui pensent que l’assistanat est trop élevé est équivalente à celle qui estime que la France confère une véritable justice sociale.
S’agissant des vulnérabilités sécuritaires, les Français ayant répondu à notre enquête qui s’estiment en sécurité sont principalement ceux avançant habiter dans des zones rurales ou d’urbanité moyenne. Une majorité nette de répondants estime que les incivilités et agressions ont crû ces dernières années et que la principale cause de l’insécurité est la faillite du système social. De même, une majorité claire (environ deux tiers) des sondés estiment que les flux migratoires sont mal maîtrisés dans notre pays, ainsi que le lien entre immigration clandestine et délinquance existe mais toutefois dans un faible mesure. Une proportion encore plus importante juge que le contrôle des frontières doit s’effectuer au niveau national, additionné éventuellement du niveau européen.
S’agissant des vulnérabilités environnementales, les participants à notre enquête nous ont très majoritairement répondu vivre à leur échelle la crise environnementale, dont les manifestations les plus préoccupantes selon eux sont la pollution et la réduction de la biodiversité dans les écosystèmes. Egalement au-delà des 80%, ils considèrent que la réponse au dérèglement climatique et à la chute de la biodiversité requiert conjointement tant des innovations que d’une révision de nos modes de vie. 80% des répondants sont prêts à changer totalement leur mode de vie, les 20% restants le feraient à titre partiel, sans avoir à supporter de sacrifices financiers (alors même que leur situation personnelle n’est pas difficile - majoritairement des cadres et professions supérieures). L’enjeu climatique est ainsi, pour plus de 90% des répondants, leur première préoccupation. Par conséquent, un pourcentage légèrement en-deçà considère que c’est une priorité politique qu’il faudrait considérer davantage dans les politiques publiques.