CR Conférence Alexandre MANCINO - Sciences Po

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A l’occasion du co-branding académique entre le Cercle Orion et l’Ecole du Management et de l’Innovation de Sciences Po, Alexandre Mancino a donné une première conférence aux étudiants sur le thème de la gouvernance d’entreprise à l’aune de la crise sanitaire. Cette rencontre était ouverte aux membres Orion et à tous les étudiants de Sciences Po.

Olivier Guillet, Directeur exécutif, a introduit la conférence et présenté Alexandre Mancino.

La conférence a ensuite commencé par une annonce des thématiques à l’ordre du jour : les enjeux de la gouvernance privée comme publique, la crise de la démocratie, le manque de participation citoyenne, le déséquilibre entre les pouvoirs exécutifs et législatifs.

Alexandre Mancino a ensuite présenté le Cercle Orion, en revenant notamment sur le projet du « Manifeste pour le monde d’après », une grande initiative réalisée avec des personnalités à autorité dans leurs domaine ayant abouti sur un manifeste de plus de six cents pages, qui avait par exemple vocation à réfléchir sur les manières dont les jeunes voulaient axer leur carrière pour concilier des objectifs économiques et un besoin de sens. Plus de cent membres Orion se réunissent au sein de dix comités, publient des notes et des rapports autour de réflexions diverses et constructives.

Alexandre Mancino a créé le Cercle Orion en 2016 à sa sortie d’HEC. Il a été diplômé de Sciences Po en 2018 puis a prêté serment pour devenir avocat en 2020. En créant le Cercle Orion, il a souhaité s’engager politiquement et pas nécessairement, à l’époque, de manière partisane.

Meilame Tayebjee, conseiller politique et directeur du comité politique du Cercle Orion a ensuite poursuivi la présentation.

Meilame Tayebjee a 20 ans. Ancien étudiant de prépa HEC à Henri-IV, il étudie aujourd’hui à HEC et Polytechnique. Il voulait avoir l’opportunité, en rejoignant le Cercle, d’écrire et réfléchir, de rencontrer des gens pour partager avec eux des analyses constructives. Il apprécie particulièrement le fait que les réflexions produites par le Cercle soient complétées de l’action d’AimPact, startup citoyenne.

Il a aussi présenté le projet « Orion 2022 », un programme visant à identifier les faiblesses exacerbées par la crise Covid, respectueux de la liberté de penser des contributeurs.

Alexandre Mancino a ensuite donné son point de vue sur les enjeux de la gouvernance publique et privée.

Il est revenu sur les enjeux de la crise sur le monde du travail et expliqué que la hiérarchie des valeurs tendait à changer, illustrant son propos par les notions de « Social responsibility » et d’ « entreprises à mission » qui prennent une importance de plus en plus grande dans les entreprises. Danone a par exemple obtenu le statut d’ « entreprise à mission », grâce à la loi Pacte.

Alexandre Mancino a connu les questions de gouvernance grâce à son expérience dans les cabinets d’avocats anglo-saxons spécialisés en fusion-acquisition. Cela lui a permis d’apporter son regard sur les enjeux du « reporting extra-financier », de la RSE et de la soft- law.

Il a expliqué que les considérations extra-financières apparaissent de plus en plus prégnantes. En effet, des investisseurs internationaux, tels Ronald Cohen, considèrent que privilégier les considérations financières courts-termistes est une erreur. On assiste à une recomposition de la manière dont on crée de la richesse, on utilise par exemple de nouveaux indicateurs (IDH : indicateur de développement humain ; BIB : bonheur intérieur brut).

La question s’est ensuite posée de ce que serait le futur du management après la crise, et notamment, de ce qui fait qu’un leader est perçu comme légitime. Alexandre Mancino a donc fait appel à la typologie de la légitimité de Weber. Weber identifie trois idéals types : la domination traditionnelle, la domination charismatique, la domination rationnelle. La génération entrante sur le marché du travail considère comme important que le manager ait une légitimité.

Concernant la gouvernance publique, Alexandre Mancino a pris l’exemple d’AimPact, startup citoyenne intégrée et collaborant avec le Cercle Orion. AimPact répond à la conviction que la présidentielle de 2022 va se jouer sur des éléments institutionnels. Cette startup est dans une logique de partenariat public-privé, elle met en place un système de vote pour permettre aux gens de voter sur des mesures qu’ils jugent utiles pour leurs collectivités, leurs villages, etc. AimPct propose ainsi une évaluation des politiques publiques. Il s’agit d’un do-tank articulé au think-tank Orion, ce qui est non seulement innovant mais permet aussi d’avoir une action concrète pour le débat public.

Après un temps d’échange nourri des questions des invités, Alexandre Mancino a conclu en expliquant que cette crise redistribuait les cartes et pouvait être source d’opportunités. Il a exprimé son intime conviction que la jeune génération avait la capacité et la responsabilité d’agir.