CR conférence « L’impact de la crise Covid-19 sur le secteur associatif » - London Branch

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Le pôle londonien du Cercle Orion organisait un atelier avec la Fédération des Associations Françaises en Grande Bretagne autour du thème suivant : L’impact de la crise Covid-19 sur le secteur associatif.

Le débat s’est nourri de la participation active des invités, qui avaient en commun leur engagement dans le secteur associatif. Jean-François Le Gal menait la conférence.

Dans une première partie, le Cercle Orion a eu l’honneur d’entendre Jean-Marc Borello présenter les activités du groupe SOS.

Jean-Marc Borello a travaillé auprès de Gaston Deferre comme conseiller, a dirigé plusieurs entreprises privées dans la restauration, le luxe, la gastronomie ou la communication. Il avait créé SOS Drogues International dans le but de prendre en charge les toxicomanes, association qui est devenue le groupe SOS, comptant aujourd’hui 22000 salariés et réalisant un chiffre d’affaires supérieur à un milliard d’euros. Le groupe SOS est divisé en plusieurs secteurs comme la santé, l’agriculture ou l’éducation, et est présent dans de nombreux pays.

Jean-Marc Borello a expliqué être motivé par l’intérêt général. Il est aussi passionné par le monde de l’entreprise et a donc essayé de regrouper ces deux intérêts. Le groupe SOS est ainsi une entreprise au service de l’intérêt général.

Monsieur Borello est convaincu que les entreprises à vocation sociale et les entreprises capitalistes ont à apprendre les unes des autres. Les hôpitaux privés ont par exemple été nécessaires pour assurer l’offre de soins sur le territoire en temps de crise. Au-delà des statuts juridiques, il importe donc que ces deux acteurs de l’économie se rejoignent.

Pour se différencier des entreprises traditionnelles, le groupe SOS limite les écarts de rémunération de 1 à 15, et n’a pas d’actionnaires, ni de dividendes. Le groupe SOS relève donc du « secteur privé non lucratif », une vertu de ce secteur étant de pouvoir réinvestir les

bénéfices d’une activité très rentable (comme les EHPAD dans le cas du groupe SOS) dans des activités difficilement voire non rentables (comme l’aide aux migrants).

Afin d’être présent jusque dans les petits villages français, le groupe SOS a pu bénéficier du soutien de l’administration Philippe pour recevoir des « licences 4 » gratuitement et ainsi ouvrir de nouveaux locaux.

Selon Jean-Marc Borello, le futur de l’entrepreneuriat social est aussi entre les mains des entreprises privées, la loi Hamon a par exemple permis à des entreprises n’ayant pas le statut d’association d’œuvrer dans l’économie sociale.

Enfin, le groupe SOS est un acteur de la transition environnementale, engagé notamment dans de nouveaux modes de formation des agriculteurs.

La seconde partie de la conférence portait sur les conséquences de la pandémie sur le modèle associatif.

Thomas Dallison a expliqué que la pandémie avait engendré des mutations positives et négatives du secteur associatif. La principale marque de ces mutations positives est l’essor d’une logique d’intérêt général. Sur le plan négatif, on a pu constater un recul des subventions publiques, et donc du budget des associations.

Le numérique a permis de maintenir les liens entre les associations et leurs membres. Si certaines ont dû arrêter leurs activités, la possibilité de recevoir de l’Etat des prêts et des subventions a permis notamment la survie d’associations ayant une utilité sociale.

Carole Bory, Fanny Exchange et Victor Cossec ont tous trois souligné l’importance des associations durant la pandémie dans la mesure où elles permettaient de se rassembler autour de projets porteurs de sens.

Le président du Cercle Orion, Alexandre Mancino, a à cet égard ajouté que la publication en mars 2020 du « Manifeste pour le monde d’après » avait précisément cette vocation de rassembler divers contributeurs, comprenant des personnalités comme Laurent Fabius ou Bernard Cazeneuve, autour de réflexions sur les enjeux révélés par la crise pour les années à venir.

Alexandre Mancino constate en outre la volonté particulière des jeunes professionnels et étudiants en fin de cycle de s’engager dans des projets associatifs porteurs de sens, dans l’intérêt général. Plus loin, il apparaît important que les entreprises valorisent les activités associatives, que ce soit pour le recrutement comme dans le travail au quotidien.

Les frontières entre l’entreprise et le social sont ainsi vouées à être de plus en plus poreuses. Le Cercle Orion, en lançant le do-tank et startup citoyenne AimPact, entend montrer qu’une entreprise innovante peut œuvrer dans la résolution de problèmes civils, tout en assurant un business model stable permettant son développement.