Pour une France forte dans un monde transformé
Ce papier a été publié dans les colonnes du journal L’Opinion le 8 septembre 2020.
Le « monde d’après » a pu être considéré comme « topos », très commun en période de crise et a pu rappeler la fameuse sentence du chef d’oeuvre de Giuseppe Tomasi di Lampedusa dans Le Guépard, qui fait dire à Tancredi qu’« il faut que tout change pour que rien ne change ».
La vérité, c’est qu’un changement de paradigme total se dessine pour la société dans laquelle nous vivons et pour le monde en général. Chaque génération a ses propres défis pour rendre meilleure la société dans laquelle elle évolue. Chaque génération a un devoir d’engagement en assumant de prendre ses risques et en agissant pour des causes supérieures de bien commun.
Cette crise actuelle rebat les cartes de nos certitudes et pose les bases de son propre dépassement vers un monde mieux orienté et plus juste.
Le plan de relance présenté par le gouvernement va éminemment dans un sens ambitieux et cherche à concilier deux contradictions temporelles : celle du court terme imposé par l’agenda électoral démocratique et l’impératif de long terme nécessaire pour redorer l’économie française.
Les priorités du gouvernement sont à la hauteur des enjeux :
La transition écologique doit être la priorité nationale orientée autour de la réduction des émissions de CO2 dans les transports, la rénovation énergétique des logements et la nécessaire évolution vers une agriculture plus durable.
S’agissant de la compétitivité des entreprises, on ne peut que se féliciter de la baisse des charges pesant sur elles, notamment à travers une baisse de moitié de la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises.
Enfin, l’impératif de cohésion nationale et territoriale s’impose. Une décentralisation effective et une recherche de synergies entre les échelons administratifs est nécessaire pour rendre l’action publique efficace et au plus proche des citoyens et des territoires ruraux.
A l’objectif de cohésion du pays, la concorde nationale doit être revivifiée à travers un rappel des principes essentiels de vivre-ensemble dès le plus jeune âge, une sensibilisation aux valeurs et à l’instruction civique ainsi qu’une politique pénale ferme contre toute atteinte à l’ordre public.
Cette crise offre l’opportunité de rebâtir l’économie pour la rendre plus durable et écologique autour de l’idée de justice déclinée sous toutes ses formes.
Elle offre l’occasion de nous recentrer sur l’essentiel, de réguler davantage la mondialisation et de revoir nos interdépendances.
Cette crise rappelle aussi les atouts extraordinaires de la France dans ce grand échiquier mondial, de la force de son Etat-Providence, de la solidarité nationale et de sa capacité à faire triompher ses valeurs démocratiques.
Cette crise peut permettre de replacer l’humain avant l’économie tout en lui permettant de s’émanciper des chaînes aliénantes qui nivellent vers le bas.
Cette crise nous rappelle enfin que nous appartenons tous à une « communauté de destins » et que de nombreuses opportunités en jailliront.
Puisse la jeune génération contribuer à l’émergence d’idées nouvelles, audacieuses et innovantes pour construire une France forte dans un monde transformé.