[Tribune Valeurs Actuelles - Législatives 2024] - Une vision claire pour sortir du marasme
Coup de tonnerre. Suite à une défaite indéniable, le Président de la République en a tiré les conclusions en prononçant la dissolution de l’Assemblée nationale. Au personnel politique de s’entendre pour réaliser le projet et les valeurs partagées par la majorité absolue des Français. Mais avec bonne foi et en faisant fi du deux poids deux mesures.
Sortir de l’obscénité politique déshonorante
Le constat partagé d’une Assemblée nationale ingouvernable depuis 2022 car tiraillée entre trois blocs minoritaires a donné l’occasion à LFI de faire entrer l’indignité au sein de la Chambre basse à travers un spectacle peu reluisant. Du dépôt simultané de centaines d’amendements quasi-identiques à l’exception d’une virgule pour retarder le vote de la réforme des retraites aux saillies antisémites ou à l’invitation d’une membre de l’organisation terroriste du Front populaire de libération de la Palestine, le spectacle déshonorant de la législature qui s’est close était sur le point d’entrainer un abandon définitif de la démocratie pour cause d’insulte généralisée à la République.
Certaines personnalités politiques et influenceurs de gauche prétendent que la dissolution n’est pas une arme démocratique en ce qu’elle n’avantage pas leur famille politique qui s’est décrédibilisée de son propre fait. La démocratie uniquement quand elle m’est favorable, là réside la caractéristique essentielle du fascisme.
Pourtant, le manque de culture politique et de recul permet le succès d’axiomes paralogiques ou fallacieux de prospérer dans les sphères bien-pensantes ou estudiantines, souvent complaisantes à l’égard des forfaitures de LFI.
Si Marine Le Pen est coupable d’être la fille de son père, pourquoi la gauche ne renie-t-elle pas l’héritage de François Mitterrand qui a défendu jusqu’à la mort son ami René Bousquet, inculpé pour crimes contre l’Humanité pour avoir organisé la rafle du Vél d’Hiv ?
Si Marine Le Pen est un danger pour la démocratie, pourquoi la gauche maintient-elle en son sein Jean-Luc Mélenchon, qui considère que Cuba n’est pas une dictature, et son fidèle lieutenant Manuel Bompard qui déclare, suite à un remaniement opaque de la direction de LFI, que le vote n’est pas forcément l’alpha et l’oméga de la démocratie ? La récente purge de ceux ayant osé s’opposer au leader tribun accrédite la thèse selon laquelle l’union des gauches actuelle est malsaine et dangereuse pour la démocratie.
Devant les désunions, les atermoiements et le cynisme qui font obstacle à la traduction en actes de la volonté de plus de 50% Français sur des sujets clés qui conditionnent le quotidien de la population, il est nécessaire d’établir une vision claire, rassembleuse, qui ne souffrira que des contestations d’une classe politique de gauche vouée à se marginaliser dans son indignité.
La nécessité d’une vision claire
Les Français attendent plus de sécurité et souhaitent que les politiques cessent de choisir leurs victimes. Les crimes les plus atroces ne sont pas de simples « faits divers ». Les violences graves banalisées, qui seraient évitées si les peines antérieurement prononcées
étaient exécutées, si le trafic de drogue était combattu avec les mêmes armes que le terrorisme ou si les obligations de quitter le territoire français étaient exécutées, doivent reculer de manière tangible. Les politiques doivent à tout prix cesser d’être dans le déni lorsqu’il s’agit de la sauvegarde de la vie humaine.
Les Français attendent plus d’efficacité. Comment espérer une majorité sans engagement clair et continu pour l’énergie nucléaire, la moins chère, et un ajustement des prix qui soit calqué sur cette énergie nationale ? Comment redonner de l’espérance et donc de la vitalité démocratique et de la concorde nationale si notre tissu industriel n’est pas soutenu, si les PME innovantes ne sont pas confortées dans leurs innovations, si les prestations sociales sont versées aux fraudeurs et aux escrocs ? Comment donner confiance en l’avenir et stimuler la natalité sans objectif à long terme de désendettement ?
Les Français attendent plus de République. Les incantations sans mesures claires pour combattre l’entrisme islamiste qui vise à renverser nos institutions et notre vie publique laïques ne sont qu’écran de fumée. La violence politique dont LFI est spécialiste et qui met en danger tout un chacun sur simple dénonciation anonyme, des universités, des commerces, des centres-villes, doit être combattue.
Une impossible union des droites ?
L’écoute honnête de la voix des peuples permet de comprendre que nous avons une Europe à droite et une France à droite. Ce choix tranché doit écarter définitivement tout « en même temps » et permettre la mise en œuvre des attentes des citoyens.
Pour ce faire, il est nécessaire de rassembler dès que possible les Hommes de bonne volonté pour construire un projet gouvernemental à mettre en œuvre immédiatement et qui permette d’ancrer la crédibilité des gouvernants de droite en vue de l’élection présidentielle de 2027.
Cette crédibilité implique une méthode non bien-pensante et rompant avec des postures démagogiques et populistes. Elle implique aussi un crédit sur le plan économique et une ligne libérale assumée. Le renforcement de l’industrie et des secteurs de croissance ne se fera pas avec une hausse de la fiscalité. Le retour à l’identité ne se fera pas avec des doctrines identitaristes. La souveraineté de nos secteurs stratégiques, de l’alimentation à la recherche médicale sans oublier le complexe militaro-industriel, ne pourra être confortée en se privant de nos chaînes d’approvisionnement. La nuance doit exister à droite, loin de la démagogie, des incantations ou des solutions simplistes, pour fonder un projet clair, républicain et qui répond aux préoccupations des Français.
Sur tous ces sujets qui rassemblent largement la Nation, il revient aux politiques d’affirmer leur courage en renonçant à certaines postures pour faire vivre la démocratie dans l’intérêt de la France.