Compte-rendu du dîner avec Jean-François COPÉ
Le Cercle Orion a eu le plaisir et l’honneur de recevoir Jean-François COPÉ pour un nouveau dîner-débat inscrit dans le cadre de nos réflexions sur la droite du XXIe siècle. Un dîner véritablement éclairant, entre vision d’ensemble et anecdotes personnelles, d’une profonde richesse.
Le maire Les Républicains de Meaux partage notre bilan sur le macronisme : le président de la République, personnellement désintéressé par les questions régaliennes, a longtemps négligé les réponses aux défis sécuritaires croissants, avec désormais des réponses trop tardives et insuffisantes. Jean-François COPÉ a fait état d’une solitude prétentieuse du chef de l’Etat qui peut conduire à un mandat délétère pour la France.
Dès lors, alors que les Français s’avèrent, enquêtes d’opinion après enquêtes d’opinions, de plus en plus largement à droite, celle-ci doit pleinement se ressaisir pour parvenir au pouvoir en 2027.
Or, l’ancien ministre du Budget est revenu sur l’histoire récente du parti néo-gaulliste pour expliquer son échec décennal, dont l’acmé furent les scores ridicules de LR aux européennes de 2019 puis à la présidentielle de 2022. Jean-François COPÉ a rappelé la mission (et la réussite initiale, non sans gageure) de l’UMP : rassembler la droite euro-libérale, la droite souverainiste et la droite conservatrice. Si cet équilibre fut maintenu longuement, la défaite de François FILLON résulte du triomphe de la droite conservatrice (dont le poids demeurait marginal dans la formation fondée par Jacques CHIRAC) sur les autres pans ; la droite euro-libérale, inquiète d’un tel positionnement, a dès lors rempli les rangs macronistes - ce que la révélation du « Pénélope Gate » ne fera qu’amplifier, mais donc pas fondamentalement provoquer.
Le maintien dans cette division, mêlé à l’impossibilité de l’émergence d’un leader charismatique et rassembleur, ancre dans la durée la défaite d’apparence paradoxale de la droite de gouvernement.
La renaissance de la droite passe, selon Jean-François COPÉ, tout d’abord par le retour à une profondeur historique. Se préparer à gouverner appelle à un intérêt tout particulier pour la lecture attentive des expériences quant aux réponses publiques passées, ce dont les ouvrages d’histoire et les biographies de grands hommes d’Etat regorgent. Se couper de notre épais ancrage historique, se déraciner de notre culture millénaire, est une faute autant morale que politique.
Ensuite, la droite doit avoir un discours sans ambiguïté, sans demi-mesure, sans « en même temps » s’agissant du respect de nos lois en faveur de notre cohésion nationale. L’exigence et le respect, tant vis-à-vis du cadre républicain, à l’école ou en emploi, sont des fondamentaux qu’il convient de défendre — alors que des idéologies à la Sandrine ROUSSEAU menacent la salubrité intellectuelle et publique de la France.
Enfin, la droite ne doit pas céder à une vision rétrograde de la société et défendre résolument le progrès, défend le maire de Meaux : progrès scientifique, progrès économique, progrès social, progrès environnemental. Il en dépend du rang de la France, de la survie de son modèle, de l’actualisation de ses valeurs. Jean-François COPÉ rappelle ainsi par exemple que, nonobstant le niveau des dépenses et du déficit publics, la large et universelle prise en charge des soins en France mérite d’être poursuivie.
S’opposant à une vision identitaire idiote d’une certaine droite, contraire à la conception française de l’identité et de la Nation, l’ancien patron de l’UMP a eu l’occasion d’affirmer que la question environnementale est une pierre de touche de la durable crédibilité de la droite. Alors que la gauche tente de monopoliser ce thème, la droite a su pleinement agir sur ce sujet, à l’instar sous l’ère chiraquienne de l’introduction dans le bloc de constitutionnalité de la Charte de l’environnement, proclamée en 2004, l’année suivante.
En définitive, le Cercle Orion s’inscrit pleinement dans cette logique d’une « droite décomplexée », concept inventé par notre invité Jean-François COPÉ, que nous remercions de nouveau pour sa confiance. Nous sommes résolument un think-tank dont l’exigence de responsabilité appelle à un devoir de lucidité, ce qui peut nous amener à porter des constats « non politiquement correct », toujours avec hauteur et rigueur intellectuelles, sans toutefois pourfendre nos valeurs, en tombant soit dans le gauchisme soit dans le populisme. Cette méthode, discutée en la lumineuse compagnie de l’édile de Meaux, innerve notre identité « Cercle Orion ».