Éditorial - Osons l’optimisme de la réconciliation

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La crise sanitaire que nous traversons offre une opportunité unique d’analyser les forces et faiblesses de la France, tant à travers sa gestion de crise qu’à travers son rôle en Europe et dans le monde. Cette introspection faite, c’est un optimisme de raison et de réconciliation qui doit triompher.

La réalité du particularisme français

On oppose souvent l’idée, concept qui a trait à l’idéal platonicien d’un côté, à la réalité brute et aux difficultés de la vie auxquelles sont confrontés bon nombre de Français en cette période de crise qui rebat les cartes de notre hiérarchie de valeurs, interroge notre capacité à faire nation et éprouve notre cohésion nationale. Le sentiment d’appartenance au pays et la fierté d’être Français ne sont plus unanimement partagés tant la recomposition des forces à travers le monde fait de la France, aux yeux de certains autres pays et des plus pessimistes d’entre nous, une puissance moyenne.

C’est oublié que le particularisme français est une réalité pour un bon nombre de nos voisins qui envient notre culture, notre art de vivre, notre patrimoine et nos traditions. Que ce soit à travers notre clocher de village ou notre gastronomie, la France fait des envieux. Que ce soit à travers son modèle d’État Providence, sa force diplomatique et sa capacité d’influence, la France est regardée. Que ce soit enfin pour les valeurs qu’elle défend, celle de liberté, d’égalité et de laïcité si essentielles au regard de l’époque actuelle, la France est respectée.

La crise éprouve notre capacité d’union nationale et notre capacité à faire fi des différences pour nous rassembler autour des valeurs nationales. Les oppositions d’intérêts reprennent de plus bel, la tyrannie du temps court voudrait nous faire croire que tout se résout par coup de baguette magique en même temps que les pessimistes souhaitent nous faire croire que « c’était mieux avant ».

Il ne s’agit pas d’être niais sur les difficultés mais d’oser assumer une part d’idéalité pour renforcer notre cohésion nationale, refuser le déclin français et commencer à aimer le pays en considérant ses forces, plus que ses faiblesses et en s’unissant comme Churchill le souhaitait pour « ne pas gâcher une bonne crise ».

L’espérance, un risque à courir

La jeunesse aura un rôle majeur dans la reconstruction du monde post-crise sanitaire. Sa responsabilité est énorme : elle consiste à refuser la théorie du déclinisme, à assumer son risque en se projetant avec optimisme dans l’imprévisible et en se battant pour que les valeurs de la patrie pour lesquelles se sont battus ses ainés ne cessent jamais d’être défendues. La réconciliation des Français sera un thème majeur de la prochaine élection présidentielle. Redorer le lien social, solidifier la fraternité et se prémunir d’une archipellisation du pays sont autant d’enjeux sur lesquels le Président de la République va devoir se pencher, avec raison et sans nier les réalités, mais aussi en montrant la voie de l’espérance qui est un risque à courir pour redonner confiance à notre pays et à ses forces vives. Cette confiance ne doit pas être béate mais doit être au cœur du monde d’après pour capitaliser sur nos forces et améliorer nos faiblesses, le tout épris d’espérance et d’optimisme.