La crise de l’eau : Pollution et conquête, le combat de la décennie

L’or bleu, source de toutes les convoitises, faiseur de miracles, oasis dans les déserts, souffle glacé dans les plaines de l’Himalaya, l’eau est tout sur notre planète.

Reprenons l’histoire de ce combat annonce à ses origines, à savoir la distribution de l’eau potable sur notre Terre. Si elle en est recouverte a 76%, il reste néanmoins que l’eau potable est une ressource rare (2,6%), présente dans les nappes phréatiques, dans les glaciers en fonte et dans les lacs, véritables ressources hydriques stratégiques.

Si les civilisations majeures de notre histoire ont su dompter les fleuves pour en faire des atouts (Egyptiens, Perses, Romains), les fleuves sont désormais des sources de conflits et ce, partout dans le monde (plus de 80 zones de conflits potentielles repérées en 2020, Le Monde).

L’impact de l’industrialisation et le surarmement des puissances émergentes va donner lieu a des simili « guerres froides de l’eau », basée sur la dissuasion, comme nous pouvons le voir dans les sources Himalayennes : Il s’agit du contrôle en « amont » des sources.

Si la pression militaire et le combat pour le contrôle des fleuves et de leurs affluents (via des barrages ou des dérivations par exemple) est une priorité pour éviter le stress hydrique, la préservation et l’épuration de l’eau sont aussi des problématiques prioritaires, notamment dans les pays émergents : Il s’agit ici du contrôle en « aval » des sources.

Une recrudescence des cas de nanoparticules ou de pollution liée à l’épuration de l’eau montre que ce combat pour la préservation de l’eau dans l’environnement est un combat primordial et prioritaire, car n’oublions pas que « l’amont » confère un cadre « fini » a l’approvisionnement d’eau.

Une approche basée sur les objectifs de développement durable des Nations Unies

Si les Nations Unies font de l’accès à une eau propre et potable un objectif prioritaire parmi les « ODD » (objectifs de développement durable), c’est que c’est un objectif prioritaire de pouvoir boire, mais aussi adopter une agriculture saine. C’est par exemple un objectif prioritaire pour le lait maternel en poudre : l’accès a une eau « propre ».

Pourquoi l’accès à l’eau potable et la pollution aquatique sont un sujet crucial pour le monde de demain ?

Le constat est simple et sans appel : 3.4 millions de personnes décèdent chaque année de la pollution aquatique, que ce soit par manque d’eaux traitées ou parce que les eaux de consommation courante sont remplies de métaux (fer, plomb, cuivre) ou nanoparticules (lithium, plastique, nickel).

Encore plus grave, 25% des morts dites « prématurées » ainsi que des maladies infantiles sont liées à la dégradation de la qualité de l’eau ou à l’absence de contrôle, dans un monde où l’eau claire est utilisée dans nos salles de bains.

Un sujet crucial car paradoxal à l’échelle mondiale

Ce sujet est définitivement un casse-tête, car la demande d’eau courante va exploser (+30%) dans les 20 prochaines années selon l’ONU, alors qu’elle tend à se raréfier.

Or, cette raréfaction va nécessairement entrainer des exodes massifs et une paupérisation des classes les plus basses, une augmentation des maladies liées a l’eau (dysenterie, cholera) et des épidémies liées aux foyers de surpopulation.

En 2021, une personne sur trois n’a pas accès a une source d’eau courante contrôlée.

En 2021, plus de 673 millions de personnes n’ont pas d’accès direct à des toilettes.

La gestion de la COVID-19 a démontré l’importance de l’assainissement comme moyen de protection contre un virus résistant : Se laver les mains régulièrement limitant largement les risques de propagation.

Le système « Obépine » a également permit de créer une relation claire entre taux d’incidence dans les eaux usées et résurgence de l’épidémie. Un tel calcul est impossible dans les pays ne disposant pas de systèmes sanitaires ou de tout-à l’égout.

Une crise silencieuse en France

Si la France possède un des systèmes les plus exigeants du monde en matière de contrôle de l’eau (plomb, nitrates, maladies), l’augmentation des rapports négatifs est inquiétante et notamment liée a :

  • Pollution bactériologique (micro-organismes)

  • Pollution chimique (nitrates, phosphates) : C’est l’exemple des algues noires sur les plages

  • Pollution de macrodéchets (mégots, plastiques) et micro-déchets (engrais, métaux lourds)

Cette crise silencieuse est évidemment un reflet de la surexploitation des sols, de l’utilisation de pesticides, d’engrais et d’un système de traitement des eaux usées qui a évidemment ses limites.

Enfin, l’impact industriel est non négligeable, et notamment à proximité des sites SEVESO ou des exploitations liées à l’énergie nucléaire. En 2019, 268 communes en France étaient concernées par une pollution liée a des déchets radioactifs dans l’eau (tritium ici).

Si l’eau est partout, sa pollution croissante représente un défi majeur pour les pays émergents, dans son traitement et sa conservation, mais également dans les pays plus développés, qui payent un tribut écologique lourd au progrès, en souillant les nappes phréatiques, en remplissant les ruisseaux de nanoparticules où l’eau courante de déchets radioactifs difficilement décelables et traitables.

La France comme tête de proue du changement de politique écologique lie à l’eau

3 axes de réflexions majeurs ont été prioritairement ciblés par AimPact :

  • Un modèle éducatif qui doit favoriser les prises de conscience

  • Une société qui doit consommer mieux et plus responsable

  • Une industrie qui doit s’orienter vers la prévention de la pollution

Nous avons fait l’état des lieux de la gestion catastrophique d’une ressource aussi précieuse que l’eau. Si l’amont était une source de conflits dans les années à venir, l’aval serait une source de stress entre les autorités, les industries et les citoyens.

C’est vers ce triptyque que nos propositions se tournent, afin d’assurer une meilleure compréhension des enjeux et éviter les « ruptures de chaines » démocratiques.

Notre proposition pour un modèle éducatif plus impactant

Vers une éducation de protection et de prise de conscience

  • La crise sanitaire aura été un marqueur du poids de l’éducation dans notre société et de la capacite de l’appareil étatique à en modifier les contours rapidement, ainsi que son organisation. L’intégration d’une approche environnementale, dès les cours primaires est cruciale pour éveiller les consciences, de cours généralistes jusqu’à l’intégration de modules complémentaires dans l’éducation universitaire. L’intégration de cours crédités ECTS ainsi que de brevets certifiants de responsabilisations, ainsi que de journées « sur-site » sont importante pour expliquer une réalité trop souvent ignorée. Un atelier d’une demi-journée lors des journées de Service Civique permettrait des lors de valider le niveau de connaissance de tout citoyen français.

Notre proposition pour une société qui se responsabilise

Vers une des collectivités qui se responsabilisent, qui communiquent et qui agissent

  • Les collectivités locales et territoriales sont un formidable agrégateur de pouvoir public, et le seul endroit ou le traçage de l’intégralité de la chaine de l’eau. Un système de traçage et de notation, ainsi que des contrôles renforces doivent être proposes aux collectivités afin d’établir une cartographie plus granulaire du « risque eau », comme c’est aujourd’hui déjà le cas pour sa qualité lors des nombreux relevés. Les collectivités ont la compétence afin de collaborer avec les acteurs industriels sur une meilleure gestion de la pollution et du stress hydrique. Une notion influant sur la tarification de l’eau par commune ainsi que sur les différentes taxes perçues par les villages et communautés est une solution applicable et responsabilisante.

Notre proposition pour une industrie qui sort de son rôle de pollueur-payeur

Vers une industrie qui travaille de concert a des solutions en amont plutôt que de payer les conséquences immédiates

  • L’industrie a souvent été placée dans un paradoxe de pollueur payeur, à savoir que la compensation sur la pollution se faisait en payant des taxes supplémentaires. Quand bien même les entreprises se révèlent des ambitions écologiques et de préservation de l’environnement, la marche à franchir requiert un temps qui sera parfois trop long pour conserver une chaine de valeur de l’eau totalement propre maintenant et dans le futur. La mise en valeur de certaines zones de captation et des projets de nettoyage accéléré de l’eau d’évacuation des usines doit être une priorité. Une évaluation granulaire des risques en cas d’incidents doit également être la priorité, afin d’éviter des drames, comme lorsque les entreprises d’extraction minières polluent inlassablement l’Amazonie, détruisant un de nos écosystème les plus précieux.